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Street art

Expo TOWN’S by Grems

du 11 octobre au 5 novembre 2017, à l’Artothèque de Pessac

Vues du ciel, non, plutôt vues d’en bas, dans les fourmilières humaines. Contrairement à Yann Arthus-Bertrand, Grems a choisi de vivre au cœur des villes pour prendre de la hauteur et les illustrer à sa manière. Dans le cadre des vingt ans du festival Vibrations Urbaines, qui se déroulera sur le site de Bellegarde à Pessac, Grems remettra les pieds et les pinceaux dans sa région d’enfance pour une exposition en solo, du 11 octobre au 5 novembre 2017, à l’Artothèque. Son exposition déroulera le périple d’un street artist nomade au cœur de dix villes, qu'il a simplement visitées ou dans lesquelles il a séjourné. Une retour sur un travail de dessin vectoriel qui l'a fait connaître en 2007. Grems peindra également un mur à 500 mètres de la galerie.
Festival des cultures urbaines (arts graphiques, musique, danse etc.), les Vibrations Urbaines, qui se déroulent du 31 octobre au 5 novembre, organisent le 6ème concours national d’Art Contemporain. Qui d’autre mieux que Grems pouvait accompagner cet événement dédié au Street Art, à la nouvelle peinture urbaine ? C’est la deuxième fois qu’il s’implique dans cet événement : "Quand j’ai commencé ma carrière d’artiste, je me suis dit qu’il fallait un peu plus cultiver la rareté. Ces derniers mois, j’ai eu beaucoup de projets à mener de front, donc il me fallait un peu de temps pour préparer cette nouvelle édition, sans tomber dans le réchauffé".

C’est également un retour aux sources, Grems ayant vécu et fait les Beaux-Arts de Bordeaux. Une école buissonnière pour cet artiste total, frontal, qui se fit surtout les pinceaux dans la rue :"J’ai passé la moitié des cours dehors, à faire des peintures et à apprendre les techniques seul... Les Beaux-Arts est une école qui fonctionne très bien quand tu es autodidacte, que tu es curieux et que tu as faim. Car, en général, les professeurs qui enseignent dans ces écoles sont de vieux artistes blasés, qui n’en ont rien à faire du graffiti et du Street Art. J’ai dû les caresser un peu dans le sens du poil pour entrer (je n’ai pas montré mes graffitis et mes œuvres de Street Art, sinon ils ne m’auraient certainement pas accepté) et valider mon diplôme. J’étais content de bénéficier du matériel et des ordinateurs de l’école, de suivre quelques cours qui m’ont ouvert l’esprit et certaines personnes qui répondaient à mes questions, mais j’ai construit mon univers artistique seul." Sans concession.

C’est ce qu’il faut souhaiter aux organisateurs de ce concours, dont le but est de présenter de jeunes artistes locaux tout en créant des échanges avec les habitants. Des murs seront mis à leur disposition, avec un cahier des charges stipulant que l’œuvre qu’ils réaliseront "ne devra pas être violente, à caractère pornographique ou faire l’apologie d’une idée politique ou religieuse". Une liberté d’expression surveillée. Tirer des traits, au propre comme au figuré, pour faire bouger les lignes, briser les codes… Grems ne compte pas "donner des leçons, mais remettre l’Art Urbain en perspective". A chacun ses Beaux-Arts.

Artotheque - 2, avenue Eugène et Marc Dulout 33600 Pessac / http://vibrations-urbaines.net

—  Milo Green

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