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Amour massif, c’est une manière singulière de dire l’amour. La profusion du sentiment, mais aussi son poids, sa manière de s’imposer au monde, de se faire énorme, intimidant, attirant tout à la fois. Nosfell ne cache pas qu’il y a là « quelque chose de révulsé. L’amour est l’immense montagne peinte par les romantiques allemands, à la fois désirable et effrayante, toujours changeante. »

Nosfell consacre son nouveau disque à ce sentiment énorme, colossal, bouleversant. Autobiographie ? « Aujourd’hui, je me sens en amour. Ce n’est pas forcément un miroir, mais j’ai envie de transmettre ce sentiment. Ce sont des chansons amoureuses plus que des chansons d’amour. »

Musicalement, c’est aussi une mue. Nosfell a composé tout l’album et en a réalisé la plupart des arrangements. Il a enregistré Amour massif avec le multi-instrumentiste Thibault Frisoni (compagnon de Bertrand Belin ou David Lafore) et le batteur Etienne Gaillochet (de We Insist !), et a élargi son univers avec des textes de Dominique A et Dick Annegarn.

Depuis dix ans, il trace un des chemins les plus singuliers de la musique en France avec sa voix d’une ductilité impressionnante, ses mélodies luxuriantes, son univers tissé de fantasmagories fascinantes, à commencer par le klokobetz, langue inventée mais dont la grammaire et la syntaxe sont absolument rigoureuses. Dans Amour massif, le klokobetz ne s’entend qu’à l’introduction et à la coda de l’album, comme pour marquer l’enracinement dans le mythe. Mais, pour le reste, Nosfell chante en anglais et en français.

Ce n’est pas une concession à la normalité, mais plutôt l’envie, pour la première fois, de ne pas raconter une histoire tout au long de son album – « des chansons qui viennent comme je le sens », avoue-t-il. Cela ressemble, par endroits, à un dévoilement, à une mise à nue émotionnelle dans le labyrinthe des sentiments. « C’est un peu baroque, remarque Nosfell. Il y a des étages de synthétiseurs, des modes empruntés à Messiaen, des cuivres, des cordes... C’est un disque pop – mais je ne sais pas très bien ce que ça veut dire. »

La pop d’Amour massif est d’une beauté éclatante, convoque à la fois le dépouillement et l’extravagance, l’intime et le grandiose, la brume sur la lande et des nuits faubouriennes, l’opéra et Suede, l’instinct et la poésie... Cela ressemble bien à Nosfell, maverick absolu qui a fait de sa vie une œuvre d’art unique et troublante.

Amour massif consiste peut-être à « retirer le dernier pied de l’adolescence », comme il le dit lui-même. Et l’aboutissement aussi d’un travail de longue haleine pour apprivoiser le français – « me faire plus plaisir vocalement, transmettre tout ce que je veux, sortir des pièges de la culture ». Il écrit une poésie généreuse et lumineuse, et demande aussi quelques textes à des complices prestigieux – Même si la mer ne dit rien et Dans des chambres fantômes de Dominique A, Île Mogador et Une voie divine de Dick Annegarn. Épaulé par Thibault Frisoni et Etienne Gaillochet, il réalise un travail d’arrangements intense, élargi avec les cuivres du Trio Journal Intime et des parties d’orchestre écrites par Cédric Chatelain. Avec d’abord un climat très romantique puis une seconde moitié plus sombre, Amour massif fédère souvenirs et désirs, instants lumineux et heures en suspens. Comme si Nosfell avait raconté chaque histoire d’amour. Comme un rêve vrai.

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