Less is more. Après le départ du guitariste Lincoln Parish, le groupe américain basé à Londres aurait pu se résigner à chercher un autre flingueur de la six-cordes pour truffer de plomb pentatonique ses nouvelles partitions. Le désormais quartette préféra épurer le propos et retourner à l'essence même du rock, l'urgence, comme l'explique doctement le chanteur Matt Schultz, le papa du combo : "Sur cet album, on voulait capturer le sentiment que véhicule chaque chanson, et la réaction émotionnelle qu’elle provoque, avoir une démarche honnête vis-à-vis de la musique. Etre plus transparent finalement...". Du coup, ils prennent véritablement corps sur ce 4ème disque, "Tell Me I’m Pretty" (sorti en décembre chez RCA Records), enregistré au Easy Eye Sound à Nashville, à côté de Bowling Green, leur ville natale, et produit par le sorcier des studios Dan Auerbach. Résultat ? Un pot pas pourri de garage rock des 60’s, de punk des 70’s et de rock alternatif des 80’s, le tout sur fond de mélodies brit-pop. Après dix ans à chercher la bonne formule pop-rock, l'alchimie entre le suave et la sueur, et quatre albums, plus ou moins réussis, célébrés par quelques nominations aux Grammys, les musiciens s'imposent enfin comme des mastodontes du genre. Avec toujours ce goût de l'ellipse et une propension à mettre la pagaille dans l'étiquetage des rayons. On n'a jamais vu quelqu'un mettre un Elephant en cage.

—  Youri