Du désert du Sahara où ils se sont rencontrés, à ceux de la Californie où ils ont enregistré leur nouvel album, les membres de Tinariwen ont su traverser les années comme les kilomètres au gré de leur insolite carrière. On connaît peu d’exemples de formations aussi ancrées dans leur héritage traditionnel, celui du Nord-Est du Mali en l’occurrence, qui ont su embrasser un telle notoriété internationale. L’identité de leur musique c’est d’ailleurs celle de cet amalgame entre les racines touaregs et le blues américain dont les six musiciens se nourrissent avec sincérité et chaleur. Nostalgique et contemplative, la musique de Tinariwen raconte les maux de son peuple tout en suggérant une vision romantique et poétique de la vie dans le désert. Sur Emmaar, la rencontre de la guitare électrique lancinante et des percussions rocailleuses devient l’écrin parfait des émotions très particulières que véhiculent les harmonies vocales. A la fin du disque, on reprendrait volontiers un bout de désert.

—  JC