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Coup de cœur

William Fitzsimmons aux Trois Baudets

Rock — Mercredi 20 avril

Psyché-folk analytique, fatale folk... On ne sait plus trop comment qualifier la musique du songwriter chauve et barbu américain. Musique cathartique, c'est peu dire, tant l'ex-psychothérapeute et conseiller en hôpital psychiatrique ("Tu sors de tes études, mal dégrossi, innocent, et tu tombes du jour au lendemain dans ce type d'hôpital. Moi qui était un jeune homme discret, ça m'a pas mal tanné le cuir...") semble exorciser ses démons dans chacun de ses albums : la séparation de ses parents sur le disque Goodnight, son propre divorce sur l'opus suivant, The Sparrow & the Crow, le décès de sa grand-mère dans Pittsburgh. Dans le dernier et récent volet de ses plongées intimes (Charleroi : Pittsburgh Vol.2), le mélancolique songwriter part donc à Charleroi (cité mouroir de Pennsylvanie, tout autant sinistrée que la cousine belge) à la recherche de l'autre grand-mère, inconnue celle-ci. Le pitch ne prête pas à se taper une tranche de rire : après son accouchement, la maternité apprend à Thelma (la mamie) que son bébé (le père de William), atteint de coqueluche, est mort... Le docteur est allé vite en besogne, le bébé vit et finit à l'orphelinat. Il ne reverra jamais sa mère biologique. Pour la B.O. de cette variante de la Famille Addams, Fitzimmons a arpégé sur guitares en bois ses habituelles folk songs délicates, mélancoliques et, surtout, à écouter sous Prozac. "Je n'y peux rien, quoi que je fasse, cela frôle l'introspection", concède-t-il. William ou l'insoutenable légèreté de l'être.

—  Milo Green

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William Fitzsimmons

20/04/2016  –  Les Trois Baudets Paris 18

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