Premier volet de l’intégrale des concertos pour piano de Rachmaninoff : Denis Matsuev s’empare avec l’appétit de notes qu’on lui connaît du titanesque Troisième, avant de révéler le profil plus moderne du méconnu Quatrième.

Un événement : l’intégrale des concertos pour piano de Rachmaninoff en deux concerts. Denis Matsuev ouvre les festivités en se confrontant au colossal Troisième, un concerto « pour les éléphants », disait le compositeur : ses accords incroyablement massifs, l’électricité qui le parcourt, l’endurance à toute épreuve qu’il nécessite, trouvent en Matsuev un athlète du piano apte à remplir ces défis inhumains. Le Quatrième, peut-être le plus riche et aventureux de la série, n’a sans doute pas encore livré tous ses secrets : l’entendre est à chaque fois source d’émerveillement. L’Île des morts s’inspire de la série de tableaux d’Arnold Böcklin et offre un intermède orchestral sombrement lancinant qui n’est pas sans évoquer Wagner.

Lieu : Grande salle Pierre Boulez - Philharmonie