Brahms aurait volontiers intitulé son œuvre « Un requiem humain », mais c’est bien sous le nom de « Ein deutsches Requiem » que nous est parvenue la composition qui lui assura ses premiers véritables succès. La mention « deutsches » indique seulement que le texte chanté, d’après les Saintes Ecritures, est en allemand. Si la genèse de l’œuvre fut longue, de 1854 à 1868, il apparaît clairement que c’est la mort de la mère du compositeur en 1866 qui déclencha la phase finale de son élaboration.

Si l’hommage aux défunts « Selig sind die Toten » est bien présent dans cette œuvre qui est la plus longue de Brahms, ce « Requiem » se distingue de tous les autres par son attention aux vivants qui portent le deuil « Selig sind, die da Leid tragen ». La dimension consolatrice de la musique de ce compositeur n’est jamais aussi explicitement avouée que dans le solo de soprano « Je vous consolerai comme celui que console sa mère ».

Cette œuvre sera donnée en la mémoire de notre ami Rudolf Klemm disparu il y a un an, lequel a brillamment dirigé la section française de la Neue Bachgesellschaft Leipzig.

Le concert s’ouvrira sur un extrait du Requiem de Olivier Greif, compositeur français disparu il y a vingt ans.