Jamais sans doute Beethoven n’a fait preuve d’autant d’audace que dans les Variations Diabelli, œuvre-monde d’une imagination, d’une diversité de caractère et d’une complexité d’exécution qui en font le digne couronnement de son corpus pianistique.

À l’origine de cette partition, seulement comparable, par son ampleur et sa richesse, aux Variations Goldberg de Bach, on trouve une commande de Diabelli à de nombreux compositeurs (comme Schubert, Hummel, Czerny) pour écrire une variation sur l’une de ses valses. Beethoven ira bien au-delà de l’idée de départ et c’est au final une œuvre aux proportions gigantesques – 50 minutes de musique – qui verra le jour. À partir de l’innocente petite pièce, il échafaude une série de variations très contrastées : certaines prennent l’apparence d’études, exploitant chacune une difficulté technique, d’autres délivrent une énergie presque sauvage. Perce aussi à maints moments une lumière angélique, un sourire radieux. Œuvre éminemment spirituelle, mais aussi tour de force physique, les Variations Diabelli n’ont pas fini de livrer leurs secrets.

Lieu : Amphithéâtre - Cité de la musique