Durant les vingt dernières années de ma carrière d’interprète et de chorégraphe, que ce soit dans des créations contemporaines avec des danseurs, des créations théâtrales avec des comédiens ou des créations plus traditionnelles avec des musiciens, les conditions d’expression artistique ont nourri ma créativité par l’échange avec les autres. Des années d’effervescence artistique où la danseuse flamenca que je suis a été traversée de multiples influences et de multiples langages. Il était temps d’en faire mon miel et d’arriver à “syncrétiser” , synthétiser toutes ces formes d’expressions que j’ai en moi !
Or depuis peu, je ressens la nécessité de revenir à l’intime dans des formes solo et duo pour une meilleure écoute de l’autre, et pour un meilleur retour à soi . Voilà pourquoi l’idée d’un duo est né. Pour pouvoir créer en totale liberté et laisser libre cours aux diverses expressions corporelles ,vocales, rythmiques, musicales, il fallait trouver en mon partenaire une personne et un artiste “nomade”, pluri-instrumentiste et pluri-culturel. Idriss Agnel, percussionniste, guitariste, joueur de cistre, chanteur, s’est imposé comme une evidence. Depuis une dizaine d’années nous avons voyagé ensemble dans de multiples cultures musicales qu’elles soient flamenca, araboandalouse, rock, celtique, gnawa et une fraternité artistique est née. Des frères d’âme vagabonde.
Pourquoi choisir comme nom de groupe “Djân” ? D’abord parce que ce mot persan à la fois spirituel chez le poète sufi Rumi (“le souffle, l’âme”) et affectueux dans le langage courant (djoun) m’évoque cette fraternité : Des Frères d’âme. Il résonne et scintille comme un baume ou un talisman. Parce qu’il est un hommage à la communauté iranienne exilée qui m’a adoptée dans mon propre pays qui est pourtant celui de leur adoption. Il représente l’exil, la rencontre avec l’autre, l’ouverture, l’affection que l’on peut porter à une culture sans pour autant y être né.
Et parce que Djân est un projet eclectique, traversé de plusieurs langues, de plusieurs musiques et de plusieurs gestuelles. Un univers hybride et caméléon aux multiples influences: flamenco, musique persane, musiques marocaines, inspiration celtique, rock, percussions corporelles, danse flamenca, danse soufi , danses gitanes. Un miel toutes fleurs longuement distillé.

Ceïba chante le monde, ses voyages, transmettant les sensations captées de-ci de-là, entre l'Afrique et les Caraïbes.
Amoureuse des musiques du monde, depuis l'âge de 15 ans, Ceïba a suivi une formation au C.I.A.M de Bordeaux , puis au conservatoire de Toulon où elle étudie intensément les musiques afro-cubaines ; Elle renforce sa pratiquepar des voyages dès qu'elle le peut. En 2011, sa rencontre avec la pianiste et compositrice Valérie Chane Tef l’ouvre vers d’autres musiques et donne naissance à son 1er album intitulé « Chants du monde ». Mêlant jazz, compositions et musiques traditionnelles, Ceïba nous transportera entre terre et soleil au-delà des frontières