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BONGA + 1ère partie

BONGA + 1ère partie

  • Vendredi 05/04/2019 à 20:00

25 de la Vallée

25, RUE DES FONTAINES MARIVEL 92370 Chaville

Salle de concert, salle de spectacle

Chaville 92

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BONGA
 
Figure de proue de la musique angolaise, Bonga tutoie les étoiles et a donné tout son sens à la notion, aussi plurielle soit-elle, d’africanité. De Luanda à Rotterdam, de Paris à Lisbonne et partout ailleurs, Bonga appartient à une caste de chanteurs africains ayant sublimé leurs racines. Immédiatement identifiable, grâce à une voix râpeuse et puissante, il saisit l’auditeur d’un bout à l’autre de l’écoute de n’importe lequel de ses albums.
Né José Adelino Barcelo de Carvalho le 5 septembre 1942, à Kipri, il change son nom en Bonga Kuenda à l’adolescence, reflet d’une prise de conscience aigue à l’égard de la colonisation portugaise.
Il apprend la musique auprès de son père, pêcheur et accordéoniste. Il comprend très vite la portée qu’elle peut avoir, reliée aux aspirations politiques de sa génération et à une veine mélancolique inépuisable. Ses principes sont restés immuables, comme il s’en est toujours expliqué : « Toute la culture angolaise était sous domination portugaise, les langues traditionnelles étaient bannies, les musiques africaines également. Sans armes pour se battre, on résistait au niveau culturel, en créant notamment des formations de musiques folkloriques comme Kissueia, mon premier groupe avec lequel j’interprétais des chansons qui renouaient avec les formes africaines ancestrales, tout en évoquant clairement dans leurs textes le contexte troublé de l’époque, la misère, la violence coloniale, la révolte latente ».
Ses talents d’athlète lui valent d’aller au Portugal au milieu des années 1960, où il devient ironiquement champion national du 400m sous son nom de naissance, alors qu’il s’engage en parallèle dans le Mouvement Populaire pour la Libération de l’Angola ! Lorsque le régime salazariste s’aperçoit de sa duplicité, il a juste le temps de s’exiler à Rotterdam, aux Pays-Bas. En 1972, il y enregistre un premier album sobrement intitulé « Angola 72 », aux accents déchirants, avec des musiciens capverdiens pour le label hollandais Morabeza (aujourd’hui disponible chez Lusafrica). Ce disque fondamental devient rapidement une sorte de bande-son de la lutte d’indépendance angolaise, avec comme morceau phare l’emblématique « Mona Ki Ngi Xica », un lamento à la profondeur atlantique insondable. Ses semelles de vent le poussent ensuite à Paris, où il enregistre un deuxième album tout aussi
important que le premier, « Angola 74 », où l’on retrouve notamment une version magnifique de « Sodade », que popularisera Cesaria Evora près de vingt ans plus tard. Salazar déchu et l’Angola devenu indépendant, Bonga retourne ensuite vivre entre Lisbonne et Luanda, où il remporte de nombreux succès, tout en refusant d’endosser le costume de Julio Iglesias lusophone que certains producteurs auraient voulu lui voir endosser.
Il faut attendre l’année 2000 pour qu’il signe sur Lusafrica, publiant dans la foulée l’irrésistible « Mulemba Xangola », chanté en duo avec Lura. Ce titre évoque des thèmes universels à l’actualité troublante. D’une certaine manière, ce disque aux accents de réconciliation nationale marque la fin du conflit angolais. Tout aussi cosmopolites, dansants et porteurs d’une revendication identitaire forte, les albums « Kaxexe » en 2003, « Maiorais » en 2005 et « Bairro » en 2008 parachèvent la légende d’un chanteur en mouvement permanent. A l’image de sa présence scénique, on ne peut pas arrêter Bonga lorsqu’il parle de son pays, des étoiles dans les yeux et des trémolos dans sa voix, chaude et rauque. Il habite pourtant entre Lisbonne et Paris depuis une trentaine d’années. Son parcours personnel n’en demeure pas moins redoutablement cohérent : « J’ai commencé ma carrière dans la contestation. J’ai d’abord critiqué les Portugais, puis les miens. Le peuple a perdu au final. L’Angola possède des richesses incroyables. On aspire aujourd’hui à être heureux. Je ne veux pas faire de politique. Je suis trop vrai dans ce que j’exprime. Je ne suis pas le genre de personne à attendre que la liberté s’annonce ».
L’année 2009 voit la parution de l’album « Best of Bonga », rassemblant ses classiques et aussi des titres rares « Agua Rara », « De Maos A Abanar », inédit « Dikanga », ou remixé « Kapakiao ». Cette compilation de dix-huit morceaux illustre le testament d’un homme libre et d’un chanteur immense. Déjouant les frontières géographiques et musicales, avec un chant et des compositions qui parlent au plus grand nombre, Bonga est le chantre d’une africanité sublimée, la voix d’un Angola moderne et apaisé. …/… Puis en 2012, c’est le tour de « Hora Kota » (l’heure des sages). Bonga publie son trentième album (le cinquième disque en studio chez Lusafrica), avec onze nouvelles chansons impeccables pour dresser l’état du pays, cet Angola qui l’a vu naître, qu’il a retrouvé après en avoir été longtemps éloigné. Bonga est un homme carré, il a les épaules larges. Il sait s’arc-bouter dans la résistance. La Hollande, Paris, la Belgique, Lisbonne… Bonga vit partout. Et partout, on le reconnaît à son supplément d’âme. « Hora Kota » n’est pas fait pour les « doutores », ces notables à qui le peuple soumis a donné uniformément le nom de « docteur ». Il est fait pour soulager les bleus à l’âme.
A l’heure où certains prennent une retraite bien méritée, Bonga est réclamé de toutes parts : l’éternel chanteur rebelle Bernard Lavilliers reprends en français « Mona Ki Ngi Xica » en duo avec lui. La jeune génération africaine se réclame de lui, comme Gaël Faye ou Lexxus Legal. Au Portugal, Ana Moura le demande pour un hommage à Amália Rodrigues.
Avec son nouvel album « Recados de Fora » (Messages d’ailleurs) Bonga, qui vient de fêter ses 74 ans le 5 septembre 2016, raconte un parcours fascinant à travers plusieurs époques et plusieurs continents, et toujours avec l’océan Atlantique en fil d’Ariane. Le chanteur, auteur et compositeur, revient pêle-mêle sur sa jeunesse, sa prise de conscience aigue à l’égard de la colonisation portugaise, son initiation à la musique par son père pêcheur et accordéoniste, son amour pour le semba symbole de l’identité nationale angolaise, et dont le kizomba, cette musique prisée par les jeunes générations n’est qu’une version modernisée. Car s’il est l’un des derniers géants de la musique africaine postcoloniale, on peut dire que Bonga incarne le semba. A l’image de la chanson « Tonokenu » dans la pure tradition de ses racines.

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Les artistes

Bonga

Bonga Kuenda (chant, congas, dikanza)
Betinho (guitare)
Juneval Cabral (basse)
Ciro Lopes (accordéon)
Djipson (batterie)

Sa trentaine d’albums et ses 400 chansons font de Bonga le plus célèbre des chanteurs angolais. Sa voix abrasive est associée à l’esprit de résistance qu’il incarnait avant l’indépendance de son pays. De la mélancolie à l’énergie joyeuse, il perpétue le style populaire de Luanda, qui l’a vu naître il y a 72 ans.

« Nos ancêtres critiquaient le régime dans les chansons de carnaval. J’ai emprunté cette pratique culturelle, qui permettait d’informer le peuple et de le mobiliser » dit Bonga. À neuf ans, Jose Adelino Barçelo de Carvalho (son vrai nom) s’initie auprès de son père accordéoniste. Il l’accompagne à la « dikanza » - long bambou cannelé frotté avec une fine baguette, qui reste son porte-bonheur - au rythme de la « rebita ». Son premier groupe, dont le nom signifie « La misère des quartiers pauvres » interprète les musiques locales comme le « semba », ancêtre de la samba brésilienne. Le chanteur se souvient : « Les colons portugais ne juraient que par le fado et détestaient notre musique. »

Remarqué pour ses prouesses à la course, Bonga se retrouve à Lisbonne. Athlète et étudiant au sein du Benfica, club omnisport, il devint recordman junior du 400m. Mais quand en 1966 la police politique du dictateur Salazar démasque l’activisme du jeune Angolais, il s’enfuit à Rotterdam. Les exilés capverdiens qui l’accueillent produiront ses deux premiers albums aux messages politiques. Depuis Paris, où il vit de 1973 à la fin des années 1980, ses chansons accompagnent la lutte pour l’indépendance des colonies portugaises, acquise en 1975.

En plus de 40 ans, Bonga a parcouru le monde, de l’Apollo Theatre de Harlem aux scènes de Hong Kong ou Macao. Ses chansons ont enflammé les publics d'Europe, d'Afrique et du Brésil, où il a enregistré aux côtés des stars Carlinhos Brown et Marisa Monte. Observant avec une bienveillante distance le redressement de l’Angola, Bonga préfère rester vivre au Portugal. Aujourd’hui son chant, dont la profonde humanité a été révélée ici dans son célèbre duo avec Bernard Lavilliers, appelle à la convivialité entre les êtres humains.

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