World

Mélissa Laveaux - Festival Banlieues Bleues

Trois ans après l’avoir présenté en solo en avant-première, la chanteuse est de retour avec ce répertoire qui réinvestit le patrimoine haïtien pour réenchanter le quotidien !

  • Mardi 05/04/2022 à 20:30

Espace 93 Victor Hugo

3 place de l'Orangerie 93390 Clichy-sous-Bois

Salle de concert, salle de spectacle

Clichy-sous-Bois 93

BusMAIRIE DE CLICHY-SOUS-BOIS347genrvb347genrvb

Voir la carteComment s'y rendre

16 €Billets de 10 à

Modifier les tarifs

À propos

Publicité

Depuis ses débuts, Mélissa Laveaux n’a jamais caché son amour pour Martha Jean-Claude, grande voix haïtienne qui berça son enfance.
Elle figure au répertoire de Radyo Siwèl, un disque qui puise dans le fond créole, qu’il s’agisse d’hymnes vaudou ou de chansons écrites par Frantz Casséus, pour faire jaillir une sève renouvelée, celle d’une artiste au coeur du temps présent, mais qui n’oublie rien : ni les tragédies à répétition qu’a subi le pays de ces ancêtres, ni la beauté féconde des mélodies et rythmes qui en ont surgi pour exorciser les peines d’un peuple.

Les artistes

Mélissa Laveaux

C’est une douce révolution. Si Mélissa Laveaux n’a rien escamoté de l’identité très forte dessinée par un premier album acclamé (Camphor And Copper, 2008), elle s’est aujourd’hui réinventée. À la douceur acoustique d’un folk langoureux et chaloupé, la jeune femme préfère à présent l’énergie plus sophistiquée d’une pop percutante et irrésistible. L’écriture est toujours aussi personnelle, la voix toujours aussi sensuelle et juvénile, mais les orchestrations explosent en un feu d’artifice inventif, qui fait la part belle aux rythmiques et à des sonorités plus synthétiques.

C’est la réinvention d’une vie. Née à Montréal en 1985 de parents haïtiens, Mélissa Laveaux grandit à Ottawa (Ontario). Dans la foulée de son premier album, elle s’installe en France, une étape délicate qui nourrit largement les textes de Dying Is A Wild Night. La jeune femme y envisage ces dernières années sous un angle intime, puisant dans des moments difficiles une énergie nouvelle. Emprunté à la poétesse américaine Emily Dickinson, le vers complet est “Dying Is A Wild Night And A New Road”. L’idée est belle et symbolique : rompre les amarres avec son pays était à la fois un déchirement et la promesse d’un nouveau départ.

C’était aussi un nœud de paradoxes : dans un même mouvement, Mélissa s’éloignait et se rapprochait de sa famille. Elle a mieux appréhendé le parcours de ses parents, émigrés haïtiens, tandis que l’éloignement géographique se doublait d’une incompréhension de leur part sur son choix. C’est le thème du single Postman : arrivée à Paris, il a fallu trouver des ressources ailleurs que dans une lettre que le facteur ne déposera jamais.

La beauté et l’énergie de Dying Is A Wild Night tiennent à une tension entre cette écriture très personnelle et un travail profondément collectif. L’enregistrement des maquettes, d’abord, s’est fait avec la batteuse de jazz Anne Paceo, indice déterminant sur des chansons à l’assise rythmique souvent étonnante (Mélissa voue une admiration sans borne au duo Wildbirds & Peacedrums, qui travaille sur les combinaisons percussions/voix). La suite est un travail de studio passionnant avec trois réalisateurs : Vincent Taeger, Vincent Taurelle (claviers de Air) et Ludovic Bruni, qui ont remodelé certains titres et apporté beaucoup à la texture sonore des chansons. Il y a là une modernité qui évoque volontiers la pop mutante de Santigold et Goldfrapp mais aussi les derniers développements de la carrière de Fiona Apple, exigeants et inventifs derrière leurs atours pop.

Mélissa Laveaux le confie sans difficulté : elle écoute beaucoup plus de musique qu’elle n’en écrit. Cela informe ses chansons de milles nuances et influences parfaitement assimilées. L’étonnante reprise du Hash Pipe de Weezer s’impose comme la touche rock d’un album à l’éclectisme élégant : soul chantée d’une voix de velours (Dew Breaker), pépites énergétiques et élancées (Pretty Girls, Sweet Wood) ou tubes pop parfaitement balancés entre sonorités organiques et synthétiques (les incroyables Triggers et Generous Bones). Comme un trait d’union avec le premier album de Mélissa, une merveille acoustique au déhanché délicat s’est glissée en fin d’album : chantée en créole, Pie Bwa est une variation autour du Strange Fruit de Billie Holiday, écrite du point de vue de l’arbre, ensanglanté. Une image puissante sur un album audacieux : orchestrations modernes, mélodies imparables et textes personnels traversés d’interrogations sur la foi, Dying Is A Wild Night est de la trempe des grands disques pop, qui touchent à la fois le cœur, la tête et le plexus.

S'y rendre

Espace 93 Victor Hugo

3 place de l'Orangerie 93390 Clichy-sous-Bois

Bus146genrvb347genrvb

Choisir un itinéraire

Signaler un changement

Renseignez votre e-mail pour que nous puissions vous répondre.

Retour