Pionnier du pianoforte en Union soviétique, où il donne des concerts Mozart ou Haydn sur instruments d’époque dès 1981, Alexei Lubimov continue de jouer aujourd’hui pour ses cadets un rôle d’inspirateur hors pair.

C’est un esprit libre, qui a pratiqué aussi bien la musique contemporaine que la musique baroque à une époque où l’une était mal vue et l’autre peu explorée (« ce n’est pas que je veuille éviter la musique romantique, mais j’ai l’impression que Chopin, Liszt, Brahms ou leurs contemporains sont tellement souvent entendus – je veux faire quelque chose de différent », expliquait-il en 2014). Alexei Lubimov est aussi un musicien sans compromis : entre 1979 et 1982, il a ainsi abandonné le piano pendant trois ans afin de se consacrer entièrement au pianoforte et au clavecin. Son récent disque Beethoven chez Zig-Zag, sur un fac-simile de piano Erard, le montre au sommet de l’inspiration dans certaines des pages les plus connues du compositeur. Pour cette intégrale Beethoven à la Philharmonie, il fait au contraire le choix de défendre quatre sonates de jeunesse bien moins célèbres.

Lieu : Amphithéâtre - Cité de la musique