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Coup de cœur

Hinds au Badaboum

Rock — Lundi 29 février

Quatre jeunes filles, deux guitares, une basse, une batterie... Le pitch sent bon le girl power, sauf que ce band de filles n'a rien de girly, et penche dangereusement vers les fièvres du rock garage balancé plein fer et sans manières. Les quatre pétroleuses pourraient s'inscrire dans la mouvance Riot Grrrl, mais sans le message féministe, plutôt bastons de polochons que batailles juridiques. Elles ont entre 18 et 23 ans, donnent des interviewes en pyjama et lâchent rarement leurs canettes de bière. Les Biches - originellement nommées The Deers, "les daims", elles furent sommées par l'avocat du groupe indie-rock montréalais Dears de changer de nom par crainte de confusion - ne sont pas de grandes virtuoses, elles le reconnaissent, mais ont biberonné sans modération au psyché-rock, à l'esthétique lo-fi et à tout ce qui cogne binaire. Et elles cognent juste, avec l'urgence de quatre chipies qui n'ont pas de temps à perdre en gammes et autre grammaire musicale. "No rules" pourrait être le leitmotiv : sur le titre "Bamboo", elle dézinguent les refrains surf et polis des Beach Boys, à grands coups de guitares cinglantes avec un poil de fuzz (clin d'œil à Link Wray ?) et de saturations baveuses. Pas des bimbos, des bastonneuses, on vous dit. Avec seulement quelques demos et une cassette sortie sur l'excellent label californien Burger Records, Hinds - présenté comme le nouveau groupe européen le plus excitant par le magazine NME - a réussi à conquérir l’Europe et les Etats-Unis. Fortes de cette reconnaissance, elles en remettent une louche dans le clip "Davey Crockett", dans lequel les copines prennent d'assaut un skate park, accompagné de l'ami madrilène Diego Garcia, leader des Parrots. Au programme : courses de caddies avant de les brûler, dépeçage d'un requin gonflable, une batterie qui s'enflamme, une tournée en ville pour des virées de shots, une nuit de fiesta façon grand n'importe quoi. On vous la fait courte, car comme dans le clip, les Hinds n'ont pas fini de faire la fête.

Leave me alone (Burger Records) disponible en janvier 2016

—  Milo Green

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Hinds

29/02/2016  –  Le Badaboum Paris 11

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