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Coup de cœur

Midnight Ravers au Centre FGO-Barbara

Electro — Samedi 5 décembre 2015

Début 2013. Après deux ans de maturation et quelques virées au Mali, Dominique Peter, le batteur de High Tone et DJ globe-trotter, sortait son premier album solo, Le Triomphe du Chaos, sous le nom de Midnight Ravers. Une échappée belle le long du fleuve Niger, enregistrée dans le studio de Manjul (Julien Souletie, bassiste et producteur fançais vivant au Mali, ndlr), au son de l'électro-dub mandingue, entre blues malien et plages électro, la chaleur des cordes (kora, n'goni, guitare) et le beat des machines. Les fièvres du "Mali-tronica". Témoin de cette aventure hors du commun, le dessinateur Emmanuel Prost avait croqué les sessions studio et les courtes nuits des Midnight Ravers. "J'étais parti au Mali en vacances car j'ai de la famille sur place. J'ai eu un gros coup de coeur pour Bamako, qui est une ville qui vibre pour la musique. Je connaissais cette culture musicale depuis une dizaine d'années, je suis un passionné de blues mandingue, d'Ali Farka Touré et de Kar-Kar, mais aussi des joueurs de kora, tels Toumani Diabaté et Ballaké Cissoko", explique Dominique Peter. Sur place, les nuits furent blanches et bariolées : "Nous répétions toute la journée avec des musiciens de passage, et le soir ils nous invitaient dans les "makis", les cafés-concerts locaux, sortes de hangars à moitié à ciel ouvert, pour assister à des shows ou "boeuffer". Nous dormions trois heures par nuit avant de rejoindre le studio." D'où le nom du groupe, tiré d'une chanson de Bob Marley (Catch a fire, 1972) ? "Cela peut s'expliquer par une fascination un peu inexpliquée pour cette chanson de Marley et, peut-être aussi, car nous étions devenus ces "noceurs de minuit", à force de sortir la nuit nous enivrer de musique (rire)."

Les noces électro de Bamako
Accompagnés du joueur de kora Madou Diabaté (frère du célèbre Toumani), d'Assaba Dramé au n'goni, de la chanteuse Fatim Kouyaté (issue d'une famille de griots et choriste de Rokia Traoré) et du vidéaste Pierre Duforeau, Dominique et Manu sont repartis
à Bamako en novembre dernier pour composer et coucher sur storyboard le second volet de leurs aventures maliennes, intitulées Sou Kono. Le mariage des cordes et des machines ? "Que ce soit le n'goni, la kora ou la guitare, et cette façon dont les Maliens jouent les instruments à cordes, ce blues mandingue très rythmé, planant, je savais qu'il y avait là un beau mariage à proposer." Approfondissant les mélanges de couleurs et de pigments, les Midnight Ravers n'ont pas beaucoup plus dormi que lors de leur premier séjour, "Sou Kono" signifiant "oiseaux de nuit".

Midnight Ravers - Sou Kono
(Jarring Effects / Migal Production)
Dessins d’Emmanuel Prost

—  Ben

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Midnight Ravers + N3rdistan

05/12/2015  –  FGO-Barbara Paris 18

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