Les textes d’Eliott jonglent avec les mots pour dessiner ce qui se joue de nous, pour parler de soi qui ne se laisse pas attraper, comme l’autre, qui glisse et qui fuit. Ils retracent l’étonnement qui nous prend quand on regarde avec des grands yeux ce qui fredonne et gronde à l’intérieur et au dehors, qui n’a rien de logique, qui échappe, attriste, désempare, enchante. Ils racontent par petites touches, en effleurant ce qui nous empoigne, en agrippant l’imperceptible et l’insaisissable. Une écriture funambule sur le fil d’une apparente légèreté, tantôt feutrée tantôt mordante, qui irrigue avec une tendresse un peu douloureuse l’évocation poétique de nos quotidiens efforcés, effrénés, ou freinés, dominés, volontaires.