Prenant source dans le jazz funk originel de Herbie Hancock (sous l'ère Headhunters), la formule Resolution 88 contient une haute dose de broken beat et de dérivés acid jazz. Oscillant avec un naturel déconcertant entre compositions au cordeau, technicité bluffante, mélodies entêtantes et grooves fondamentaux, c'est une synthèse passionnelle entre deux époques espacées de 40 ans qui s'opère. Chacune moderne et libre en son temps, elles fusionnent et s'enrichissent l'une l'autre à nos oreilles et sous nos yeux grâce aux talents soupçonnés de Resolution 88. Et l'on comprend mieux pourquoi ce quartet compte parmi ses soutiens et collaborations aussi bien Roy Ayers, The Blackbyrds, Larry Mizell, qu'Incognito, Simon Grey ou Kaidi Thatam.

Dans son album Asymétrie, Slim Abida propose de revisiter ce rythme dans lequel nous avons ancré nos vies. Le rythme des médias et des réseaux sociaux qui nous exposent aux dangers d’une information outrancière et sans nuances ; le rythme de nos vies professionnelles, soumises à l’urgence du chiffre et de la rapidité ; le rythme de l’art, victime d’une exigence croissante d’efficacité au détriment des messages qu’il véhicule.

Dans ce tempo effréné, Asymétrie cherche un souffle par le ternaire et un envol par le jazz fusion, afin de dévoiler une part méconnue de notre personnalité et de notre moi profond.