Chanson

Les Wriggles Se Mettent En Quatre

Les Wriggles se mettent en quatre Pour 6 représentations exceptionnelles

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La scène s’allume et le charbon de bois aussi... Comme c’est gentil ! Pour ouvrir leur nouveau spectacle, les Wriggles nous invitent à une “Barbeuc party“ ! Cette fois-ci, ils ne sont que quatre, Stéphane Gourdon, Antoine Réjasse, Emmanuel Urbanet et Fabien Marais, prêts à passer le public au grill. Derrière cette première histoire que les comédiens-chanteurs nous racontent - celle de quatre amis un peu beaufs qui se réjouissent de pouvoir se mettre “à oilpé dès février“ - il est en fait question de réchauffement climatique. Ça pique (de CO2). Peu à peu, la salle est envahie par la fumée de ce barbecue outrancier et, tandis que nous nous croyions partis pour rigoler, l’atmosphère devient irrespirable : “Canicule et cancer d’la peau / On s’en fout, on continuera / Carbonisés comme des chipos / À s'fout' de la gueule de Greta“. Ce texte cuit à point, les Wriggles l’ont “trituré, dégommé dans tous les sens“, eux les “surpointilleux“ qui ne plaisantent surtout pas avec les mots. Quoique.

Passage au deuxième tableau, celui de la peintre “Sixtine“, “belle comme un Michel Ange“, qui nous conduit dans un tout autre univers. Car la force de la mise en scène de Sébastien Lalanne est de nous faire passer du climatosceptique au poétique en une extinction de lumières. Il a pensé chaque chanson comme un costume, pour se mettre dans la peau des autres. Ainsi les Wriggles deviennent-ils tour à tour un vieux couple d’amoureux (“Noce éternelle“), un habitant de la commune de Moulins-sur-Allier (“Aimé“), des trolls du site de recettes Marmiton ou les rennes syndiqués du Père Noël (“La révolte des rennes“). Mais jamais, jamais ils ne sont là où nous les attendons.

Quand sonnent les premiers accords de “Welcome“ - au ukulélé, s’il vous plaît - le groupe paré de jolis colliers à fleurs offre une coupe de champagne à l’un des spectateurs. Viennent le couplet et le refrain, c’est alors une éponge qu’ils lui glissent dans les mains. Comment ?! Ils nous auraient encore trompés ? “Welcome“ parle des immigrés ! Heureusement arrive une mamie qui tricote... “Une maille à l’endroit, une maille à l’envers, sans cesse sous es draps, [un homme] récite ces vers“. Le personnage se souvient avec nostalgie de son “enfance enfouie“ et se retrouve peu à peu pris au piège des pelotes de laine. Comme lui, nous devinons “le drame au travers de la trame“ : derrière “Mamie tricote“ se cache un papi qui tripote et une chanson bouleversante sur l’inceste. Même mécanisme dans “Je vis toute seule avec un chien“ dont nous comprenons progressivement qu’elle ne présente pas une célibataire risible mais une victime de violences conjugales.

En fait, les Wriggles sont des facteurs de colis piégés. Avec eux, on rit rouge. S’ils ont souvent été associés à des espèces de clowns machiavéliques, une mise à jour voudrait que nous les comparions aux braqueurs de la série espagnole La casa de papel (les masques en moins). Stéphane, Antoine, Emmanuel, Fabien et Sébastien ont l’art d’appuyer là où ça fait mal et le talent de nous faire aimer ça. Que leur spectacle soit à l’affiche en 2022, année d’élection présidentielle en France, est un merveilleux hasard. Oui, bien que la plupart de ces titres aient été écrits à dix mains en visioconférence (confinement oblige), les graines qu’ils sèment sont bien réelles. Quand les performeurs se lancent dans “La chanson qui fait gerber“, les réactions fusent et la salle clappe. Qui d’autres qu’eux pour faire cohabiter les boutons d’acné et la ligne éditoriale du groupe Bolloré ? Le camembert et les violences policières ? Leurs plumes acérées (mais pas moralisatrices) ont tout capté de l’actualité. Notre point d’orgue personnel ? La revendication rock de la “CFMR“, Confédération Française des Mecs Relous qui regrettent le temps où l’on pouvait harceler les femmes en toute tranquillité… ou l’hymne officiel des ouin-ouin : “Depuis qu’les féministes ont tout misé sur le metoo / On peut pas nier c’qu’on fait sans passer pour des mythos“. Les Wriggles ont tout à fait conscience d’être un groupe de mecs blancs de cinquante ans et il est franchement appréciable de se retrouver face à ces quatre spécimens qui se demandent bien comment ils peuvent taper sur leur propre classe de mâles dominants (ce qu’ils font aussi brillamment dans “Baby Boomer“).

Pour cette tournée, l’équipe a décidé de revenir à ses origines, celles des petites salles, plus intimistes, et de proposer une résidence à La Scène Libre, à Paris. À partir du 18 janvier 2022, ils joueront donc chaque mardi devant quelque 160 personnes. Objectif ? Se retrouver comme à la maison, avec des têtes connues mais aussi des potes de potes qu’on n’a jamais vus. Que vous les connaissiez déjà ou pas, vous auriez vraiment tort de ne pas passer. Cela étant dit, qui amène les saucisses ?

Par Chloé Thibaud

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